Conflit social ● Mercredi 9 avril, le Conseil d’État a passé en force des modifications au Règlement fixant le statut des membres du corps enseignant primaire, secondaire et tertiaire B, qui de facto excluent des tâches éducatives du temps d’enseignement au primaire et dans le spécialisé, et introduisent la possibilité pour les enseignant-e-s du cycle d’orientation de partir à la retraite avec un solde d’heures non payées. Bien que partiellement améliorée pour répondre aux demandes des 2000 employé-e-s du DIP et du GIAP qui ont pris la rue le jeudi 20 mars, le DIP a aussi adopté une directive sur le temps de travail des enseignant-e-s, contestée par tous les syndicats et associations professionnelles.
Augmentation de la durée du travail
Ces décisions font partie d’une série de projets visant à augmenter de façon déguisée ou manifeste le temps de travail et les charges, notamment en réduisant arbitrairement le temps de préparation et d’échange hors présence des élèves. Ces projets ignorent la réalité du terrain et ont pour seul objectif de faire des économies sur le dos du personnel, en leur demandant de faire plus de travail. Pourtant, la préparation, les échanges et les autres tâches hors de la présence des élèves sont d’autant plus nécessaires en raison de l’augmentation des souffrances et des troubles chez les enfants et les jeunes.
Préavis de grève
Réuni en assemblée générale le 10 avril, le personnel du DIP a donc voté à une large majorité une grève des enseignant-e-s de tous les ordres et des éducateurs-trices de l’OMP pour mardi 13 mai. Les demandes sont claires : suppression de la directive sur le temps de travail des enseignant-e-s, retrait des modifications de l’article 7 du Règlement évoquées ci-dessus, abandon des modifications du cahier des charges des maîtres-esses adjoint-e-s, amélioration des conditions d’enseignement au secondaire II, et fixation du temps en présence des élèves pour les éducateurs-trices de l’OMP à 28 heures maximum.
Un mouvement unitaire
Tout le personnel de l’éducation est appelé à rejoindre la manifestation agendée le 13 mai et à se mobiliser pour mettre en avant dans cette mobilisation transversale toutes les revendications élaborées par l’assemblée générale des membres du SIT et du SSP travaillant dans l’éducation.
En effet, si les attaques susmentionnées visent enseignant-e-s et éducateurs-trices, tout le monde – secrétaires, conseillers-ères sociaux-ales, psychologues, infirmiers-ères scolaires, animateurs-trices et référent-e-s socio-éducatifs-ves du parascolaire etc. – en paiera les conséquences. Tout le personnel de l’éducation, dans les établissements scolaires et au parascolaire doit pouvoir travailler ensemble pour faire face aux difficultés rencontrées par les jeunes et pour bien accompagner les élèves à besoins spécifiques. Une réflexion collective et des ressources adéquates aux besoins sont nécessaires pour bien répondre aux défis contemporains. Cela veut dire davantage de préparation et de moments d’échange, non seulement entre collègues dans les mêmes équipes mais aussi pour des salarié-e-s rattaché-e-s à des Services, Offices et employeurs différents.
Massimiliano Masini