Construction

Maçons en ordre de marche

Prenons les rues de Lausanne le 17 mai pour améliorer les conditions de travail sur les chantiers.

CN 2025 ● Réunis en Assemblée générale le 28 mars dernier à l’UOG à l’appel de leurs syndicats SIT et UNIA, les maçons genevois n’ont pas caché leur colère et leur ras-le-bol face à la dégradation de leurs conditions de travail. Alors qu’à la sueur de leur front, ils construisent la Suisse, chaque année, plusieurs milliers d’entre eux tombent sur les chantiers, victimes d’accident, de maladie ou tout simplement de la pénibilité de leur activité. Chaque année, avec l’aide de leurs syndicats, ils doivent mendier, souvent sans succès, de maigres augmentations de salaires face à un patronat toujours plus intraitable et ingrat. Ce même patronat, représenté par la SSE, qui, a chaque négociation de leur convention collective, tente de leur imposer une flexibilité totale de leur temps de travail.
Les maçons genevois ont ainsi adopté leurs revendications pour améliorer leurs conditions de travail et appellent leurs collègues à participer massivement à la manifestation nationale, le 17 mai prochain à Lausanne !

STOP à la dégradation des conditions de travail

Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond sur les chantiers. Les jeunes sont de plus en plus nombreux à se détourner de la profession : le nombre d’apprentis a diminué de moitié ces dernières années, et un maçon sur deux quitte la branche, souvent peu de temps après la fin de son apprentissage. D’ici 2040, 30 % des postes de maçons annoncés manquants aujourd’hui, sans changement de politique, ne seront pas repourvus. Des travailleurs de plus de 50 ans, contre toute logique économique et sociale, continuent à être licenciés avec le risque de perdre leur droit à la retraite anticipée (FAR) et de se retrouver à l’aide sociale après avoir trimé 30, 35 ans sur les chantiers. Le système de sous-traitance abusive avec son lot de misère sociale pour les travailleurs en bout de chaîne et de faillites frauduleuses perdure et continue à se développer.

Corvéables à merci ? Ça suffit !

Accélération des cadences et des rythmes de travail, augmentation des temps de déplacement qui ne sont même pas payés, journées de travail à rallonge, dans le froid, sous la pluie ou sous 38° à l’ombre, alors qu’en face les bénéfices se multiplient : les maçons disent STOP !
Avec les prochaines négociations de la convention nationale (CN 2025) qui s’annoncent, ils sont persuadés que le patronat va poursuivre ses attaques contre leurs conditions de travail en exigeant la flexibilisation totale de leur temps de travail (suppression des calendriers et des annonces pour le travail du samedi, élimination des durées maximales de travail prévues par la CN etc.).
Pour anticiper l’offensive patronale et y faire face, pour améliorer leurs conditions de travail et de salaire pour un meilleur pouvoir d’achat mais aussi leur droit à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et familiale, les travailleurs présents à l’AG ont adopté plusieurs revendications.

Cahiers de revendications

Sur le plan national, les maçons demandent une baisse du temps de travail et s’opposent à toute flexibilité des horaires de travail. Ils exigent une pause payée pour tout le monde, la fin du temps de déplacement non payé, une meilleure utilisation des heures supplémentaires avec possibilité de les transférer sur un compte « familial », un encadrement strict de la sous-traitance avec responsabilisation de l’entreprise principale, une augmentation de salaire digne de ce nom pour tous, ainsi que la compensation automatique du renchérissement à l’avenir.
Sur le plan local, ils revendiquent la suppression des pénalités de salaire pour les apprenti-e-s ayant réussi leur formation, l’établissement de critères contraignants pour le travail du samedi, et une décharge syndicale pour 3 jours de formation par année.
Ils ont conclu leur assemblée générale en donnant rendez-vous à tous leurs collègues genevois, samedi 17 mai 2025 11h30, à la place Lise-Girardin pour un départ en train gratuit pour Lausanne.

Thierry Horner

Campagne