Ville de Genève

La lutte paie

Le Conseil municipal de la Ville de Genève a adopté le budget 2026 en renonçant à de nombreuses coupes. Une victoire syndicale à mettre au crédit d’une forte mobilisation.

Budget 2026 ● La mobilisation du personnel a payé. Après une journée de grève largement suivie le 4 décembre, le Conseil municipal a adopté le budget 2026 de la Ville de Genève en revenant sur la plupart des coupes initialement prévues. Tous les mécanismes salariaux ont été réintroduits, y compris la prime d’ancienneté convertible sur demande en jours de congé, et les nouveaux postes prévus au budget ont été acceptés pour permettre l’ouverture de nouvelles places en crèche et des postes fixes pour l’hébergement d’urgence.


Coupes sur les salaires et les postes


La deuxième version du projet de budget 2026 prévoyait en effet des coupes drastiques sur le dos du personnel : blocage de l’annuité, du 13e salaire progressif et de la prime d’ancienneté, non-indexation des salaires et gel de l’engagement d’environ 200 postes vacants. Ces postes manquent dans les services et font peser la charge de travail sur le reste du personnel. D’autres coupes étaient prévues dans le fonctionnement des départements et dans les subventions. L’Assemblée générale, réunie à l’appel des syndicats SIT et SSP et de la Commission du personnel, a décidé de mobiliser les collègues, considérant que le personnel ne doit pas constituer une variable d’ajustement budgétaire. Décision a été prise d’un premier rassemblement de protestation devant le Conseil municipal du 25 novembre et d’un préavis de grève pour le 4 décembre.

Contre-proposition inacceptable

Face à cette fronde, le Conseil administratif a décidé d’amender son projet en réintroduisant les mécanismes salariaux, mais en coupant intégralement le versement de la prime d’ancienneté. La proposition consistant à remplacer ces primes par quelques jours de congé supplémentaires aurait eu pour effet de surcharger le reste des collègues qui travaillent déjà à flux tendu. Cette économie de plus de 4 millions de francs provoquait une baisse de revenu pour plus 1300 personnes, alors que les primes d’assurance maladie et les loyers ne cessent d’augmenter. Au passage de la nouvelle grille salariale en 2010, cette prime avait été maintenue pour le personnel en place pour compenser la plus faible progression salariale en fin de carrière et la perte de la participation au paiement des primes d’assurance maladie. Refusant de se laisser diviser, le personnel et ses organisations n’ont pas cédé.

Forte mobilisation


Le personnel de la Voirie a tenu un piquet de grève dès 5h30 plutôt que partir pour la levée des ordures, ouvrant ainsi la journée de grève du 4 décembre. D’autres services se sont ensuite mis en grève au fil de la journée : celui des marchés, du service social, des crèches municipales, du service des sports, des espaces verts, des bibliothèques, des musées, de l’administration, du Grand Théâtre, etc. Le personnel s’est ensuite rassemblé au Parc Gourgas dès 11 heures, lieu de départ d’un cortège qui s’est conclu sur la Treille. Au plus fort de la manifestation, ce sont plus de 1 000 personnes qui étaient présentes, afin de faire entendre leurs revendications à l’égard du Conseil administratif et du Conseil municipal. Tant sur les piquets de grève que tout au long de la manifestation, le personnel l’a répété avec détermination : ce n’est pas à lui, ni aux prestations publiques de subir les conséquences des récentes baisses fiscales qui, sans surprise, plombent aujourd’hui le budget des collectivités publiques.

Valérie Buchs

Campagne