Gros Œuvre

Accord national en demi-teinte

Les syndicats et la SSE ont trouvé un accord sur les salaires et la retraite pour 2025. Avis mitigé du SIT.

Bilan ● Les signataires de la Convention nationale du secteur principal de la construction (CN) ont convenu d’une augmentation générale des salaires de 1,4 % pour 2025. Pour tenir compte des effets du départ à la retraite de la génération des baby-boomers ces prochaines années, des mesures pour garantir la retraite anticipée ont été décidées. Pour le SIT, une augmentation de salaire pour tous les travailleurs de la construction, alors que les patrons ne voulaient l’accorder qu’au « mérite », est un résultat appréciable. De même, la garantie de la retraite à 60 ans n’est pas non plus négligeable. Voilà pour le verre à moitié plein. Côté vide du verre, le SIT rappelle que c’est cher payé par les travailleurs.

Négociations difficiles

Le résultat des négociations (lire ci-dessous) est intervenu après plusieurs séances de négociations au niveau national entre les syndicats, Unia et Syna, et la Société suisse des entrepreneurs, et a été approuvé par leurs délégations respectives. Dans un communiqué de presse commun, les représentants des syndicats déclarent : « cette solution a enfin été possible, car les deux parties étaient prêtes à faire un pas l’une vers l’autre. Pour toutes les parties contractantes, le résultat n’a pas été sans controverse. Mais après des discussions approfondies, le résultat a été approuvé par une majorité. Le fait que l’actuel résultat des négociations offre la garantie du pouvoir d’achat actuel et de la retraite anticipée, et cela sans réduction de rente ni relèvement de l’âge de la retraite, a été déterminant pour les travailleurs de la construction ».

Travailleurs mis à contribution

Le SIT, signataire de la CCT genevoise du secteur principal de la construction, comprend que cet accord est le fruit d’un compromis et respecte le vote démocratique des travailleurs. Cela étant, il attire l’attention sur le fait que pour sauvegarder leur retraite anticipée, largement justifiée et acquise de haute lutte il y a plus de 20 ans, ils ont accepté régulièrement que cette dernière soit amputée d’avantages non-négligeables : 18 % de bonification LPP à l’origine, puis 12 %, puis 6 %, puis plus rien, augmentation des cotisations, et maintenant allongement de la durée de cotisation qui passe à 20 ans au lieu de 15 ans pour bénéficier de la rente pleine et entière. Le syndicat considère dès lors que toute autre mesure d’assainissement à l’avenir ne pourra être mise à la charge du personnel, sous peine de remettre en cause le but de la retraite anticipée.

Thierry Horner