Des milliers de travailleurs de la construction descendent
dans les rues pour défendre leurs conditions de travail.
CN 2026 ● Plus de 10 000 maçons, venus de toute la Suisse, ont manifesté dans les rues de Lausanne et Zürich, le 17 mai dernier, pour donner un premier message fort à la Société suisse des entrepreneurs : ils n’accepteront pas une quelconque dégradation de leurs conditions de travail lors des négociations de la prochaine convention collective nationale (CN), qui vont s’ouvrir le 7 juillet prochain. Ils n’accepteront pas non plus que leurs revendications pour améliorer leurs conditions de travail passent à nouveau à la trappe.
À chaque période de renégociations de la CN, le patronat revient avec ses sempiternelles revendications visant à « moderniser « les dispositions conventionnelles pour soi-disant faciliter la bonne marche des affaires. Or, dans les faits, il veut tout simplement flexibiliser totalement le temps de travail pour avoir du personnel d’exploitation corvéable à merci (voir SITinfo avril 2025).
Les maçons et leurs collègues ne sont pas dupes et en cette année de négociations, eux qui construisent la Suisse dans des conditions souvent très pénibles, exigent des améliorations radicales de la CN 2026 portant sur : le raccourcissement de leur journée de travail à 8h00, l’indemnisation de leur pause du matin, une augmentation des salaires digne de ce nom pour tous, la compensation automatique du renchérissement, le paiement de leur temps de déplacement et, sur le plan local comme à Genève, la remise sur pied de critères dérogatoires contraignants pour le travail du samedi, la suppression des pénalités de salaire pour les jeunes à la sortie de leur formation, un encadrement strict de la sous-traitance, et une décharge de 3 jours pour leur formation syndicale.
À l’occasion de leur manifestation nationale, les maçons ont montré leur détermination à lutter ensemble et massivement pour obtenir enfin une amélioration de leurs droits, et gagner le respect pour leur inlassable travail sur les chantiers. Que les patrons entendent bien cette autre version de la modernité, faute de quoi, l’automne risque d’être vraiment chaud.
Thierry Horner