Résolution du 20e congrès du SIT – Contre la précarité : pas touche au salaire minimum légal !

L’adoption en 2020 de l’initiative syndicale instaurant un salaire minimum légal (SML) à Genève représente une conquête sociale majeure, arrachée de haute lutte par les travailleuses et travailleurs de ce canton. Il garantit à chacune et chacun un revenu digne, protège contre les abus patronaux et fixe un plancher en dessous duquel personne ne doit être exploité. Les 30’000 salarié-e-s les moins bien rémunéré-e-s du canton, dont deux tiers sont des femmes, ont ainsi bénéficié de hausses de salaires, parfois jusqu’à plusieurs centaines de francs par mois.

Ce droit fondamental est aujourd’hui attaqué de toutes parts par la droite et les milieux patronaux. Alors que le cataclysme économique qu’ils prédisaient n’a évidemment pas eu lieu, ils mènent contre le salaire minimum légal une guérilla purement idéologique, déterminés à détricoter les avancées sociales conquises par le mouvement syndical.

La première attaque vient de la motion Ettlin, dont la mise en œuvre a été adoptée par le Conseil national, et actuellement en débat au Conseil des États, qui vise à faire primer les salaires conventionnels inférieurs sur les salaires minimums cantonaux. Autrement dit : légaliser le dumping salarial, contourner les décisions populaires et affaiblir la souveraineté cantonale. Si cette motion devait aboutir, des milliers de travailleuses et travailleurs verraient leurs revenus amputés sans aucune autre raison que d’accroître les profits patronaux.

La deuxième attaque est locale : la majorité de droite du Grand Conseil genevois a voté une loi permettant de réduire de 25 % le salaire minimum pour les étudiant-e-s durant les vacances scolaires et académiques. Prétendant fallacieusement que les « jobs d’été » auraient disparu, elle autorise ainsi un véritable dumping salarial saisonnier, au prétexte d’un soi-disant manque d’expérience et de qualification des étudiant-e-s, alors que la précarité frappe déjà brutalement nombre d’entre eux-elles.

Là encore, l’objectif du patronat et de ses relais politiques est purement idéologique : affaiblir le salaire minimum légal pour affaiblir l’ensemble des salarié-e-s. Car derrière chaque “dérogation” ou “exception” se cache la volonté de réintroduire la logique du moins-disant social et du profit à tout prix.

Le Congrès du SIT réaffirme avec force que le salaire minimum légal genevois n’est pas négociable. Il constitue une norme de dignité, une garantie de justice sociale et un instrument essentiel pour lutter contre la pauvreté au travail.

Le SIT appelle donc à la mobilisation la plus large pour faire barrage à ces attaques :

  • en s’opposant fermement, via référendum s’il le faut, à la mise en œuvre de la motion Ettlin au niveau fédéral ;
  • en menant avec détermination la bataille référendaire contre la première tentative du Grand Conseil de s’attaquer à la loi cantonale sur le salaire mininum légal acceptée par le peuple ;
  • en soutenant les combats menés dans les autres cantons pour l’instauration d’autres salaire minimaux cantonaux ;
  • en défendant dans la rue, dans les entreprises et dans les urnes le principe fondamental selon lequel tout travail mérite un salaire décent, sans exception ni discrimination.

Le salaire minimum genevois est une conquête des travailleuses et des travailleurs. Nous ne laisserons pas la droite et le patronat la piétiner.

Ensemble, dans la lutte et la solidarité, nous ferons échec à ces attaques et défendrons la dignité de toutes et tous. Contre la précarité : pas touche au salaire minimum légal !