Austérité • La rentrée est arrivée sans qu’aucune des propositions de modification des directives sur le temps de travail des enseignant-e-s et des éducateurs-trices n’ait pu être discutée avec le DIP. Le mot d’ordre est clair : il faut faire vivre les modifications pendant un an et un bilan sera fait à la fin de l’année scolaire.
Pourtant, au moins dans le spécialisé, les difficultés auxquelles le personnel faisait déjà face demeurent ou s’aggravent, dans un contexte de confusion en raison des divergences dans l’interprétation et la mise en œuvre des changements par les directions.
Temps de travail augmenté
Dans les structures où les élèves prennent les repas, le temps en présence des élèves des éducateurs-trices a augmenté, ce qui rend la grande amplitude des journées plus difficile à gérer. Cela a aussi un impact sur les temps d’échange en équipe. Avec une incohérence : plus le temps de travail en présence des élèves est élevé, moins il y a de temps pour les tâches incompressibles et nécessaires au suivi des élèves.
De même, plusieurs enseignant-e-s se trouvent à encadrer davantage de repas et voient leur temps d’enseignement augmenter.
Encore, dans certaines structures il n’y a pas assez de personnel pour des vraies interruptions de travail. Et dans aucune structure les pauses rémunérées ne sont planifiées (ou possibles).
Pour le personnel à temps partiel, la grande partie se trouve face au choix impossible entre échanges avec les collègues et préparation des activités éducatives.
Enfin, non seulement le montant d’heures de réserve pensé pour faire face aux situations exceptionnelles, dont une grande partie a été déjà utilisée la semaine avant la rentrée scolaire, n’est pas suffisant, mais le temps en présence des élèves prévu demande plus de temps hors présence des élèves pour les autres tâches.
Dégradation des prestations
Le résultat inévitable est une dégradation progressive des prestations.
Du côté des enseignant-e-s dans les autres ordres, davantage de retours sur la mise en œuvre sont nécessaires, mais les problématiques identifiées au printemps demeurent. De plus, une réduction budgétaire de 1,1 millions de frs est annoncée dans le projet de budget 2026 en raison de mesures d’économie et d’efficience. 35 postes seront « économisés » en raison de l’augmentation des effectifs dans les classes d’accueil pour les élèves issus de la migration, en plus des 54,7 postes en moins en raison de l’exclusion des élèves domicilié-e-s hors canton. Et l’augmentation du temps d’enseignement au CO de deux périodes est toujours dans le plan financier quadriennal.
Il est évident que l’évaluation des changements ne peut pas attendre la fin de l’année scolaire. Et une méthodologie d’évaluation sérieuse devra être élaborée : le retour positif des directions n’est clairement pas suffisant et les effets réels des changements devront être pris en considération. Mais pour le moment cela n’est pas le cas. En effet, le département considère que, malgré la souffrance du personnel, les conditions de travail des éducateurs-trices sont raisonnables et les RH du département ont menacé l’imposition du pointage pour les éducateurs-trices, qui n’a pas encore pu être discuté, si les syndicats fournissent au personnel un outil de décompte des heures.
Massimiliano Masini