Construction

Planification des chantiers en question

Pour faire face au chaos, le Conseil d’État veut mettre des priorités et constitue une cellule tripartite d’analyse.

Pour faire face au chaos, le Conseil d’État veut mettre des priorités et constitue une cellule tripartite d’analyse.

Discussions ● Circuler à Genève, que ce soit en voiture, à vélo, à pied, en tram ou en bus relève d’un véritable parcours du-de la combattant-e. Aux 6 500 chantiers ouverts chaque année s’ajoutent environ 250 considérés comme à très fort impacts sur la mobilité, en particulier ceux relatifs à la construction du futur réseau thermique par les SIG. Santé et sécurité des travailleurs-euses en danger, population au bord de la crise de nerf, il y avait urgence à agir.

Convoqués le 11 juin dernier par Pierre Maudet, conseiller d’État en charge du Département de la santé et de la mobilité, les représentants des syndicats, SIT, Syna et Unia, et des organisations patronales, SSE et FMB, en présence de l’OCIRT, ont accepté le principe de participer à une cellule temporaire tripartite. Cette cellule aura pour objectif d’analyser en particulier les modalités de planification des chantiers et d’organisation de travail avec l’objectif de prendre des décisions permettant de réduire leur impact sur la mobilité.

Aucune piste ne sera écartée dans la mesure où la congestion du trafic à Genève revêt désormais un intérêt public : report de certains projets, fermeture temporaire de certains axes avec mise en place de travaux « coup de poing », mais aussi travail de nuit et pendant le week-end. Et ça, c’est une autre paire de manches.

Soucieux de s’engager pour trouver des solutions qui doivent permettre au canton de retrouver un peu de fluidité, les syndicats participeront sans arrière-pensée aux travaux de cette cellule. Par contre, ils ont clairement annoncé à Pierre Maudet qu’ils veilleront tout particulièrement aux intérêts des travailleurs et des travailleuses, rappelant qu’ils-elles étaient déjà victimes d’une flexibilisation à outrance de leur temps de travail, qui implique travail généralisé du samedi et précarisation de leurs conditions.

Ils lui ont précisé qu’ils seront d’autant plus vigilants en cette année de négociation de la convention nationale du secteur principal de la construction et de la CCT locale, où le patronat remet l’ouvrage sur le métier pour une dérégulation complète des calendriers et des horaires de travail. En bref, le message est clair : fluidifier le trafic et faire sauter les bouchons, rendre ce canton mois infernal et dangereux pour sa population, évidemment, mais pas sur le dos des maçons et de leurs collègues du génie-civil.

Thierry Horner