Initiative fédérale • Tout le monde peut reconnaître la nécessité que chacun-e s’engage pour la collectivité, lorsqu’il s’agit de tâches de solidarité et d’intérêt général. L’initiative pour un « service citoyen » se revendique de ce principe, mais, en réalité, cache un autre objectif : celui de maintenir les effectifs de l’armée et de la protection civile, en étendant l’obligation de servir aux femmes. Même s’il garde comme domaines d’engagement la protection de la nature ou le soin aux personnes, il abrogerait le service civil actuel, pourtant chèrement acquis après des décennies de criminalisation de l’objection de conscience.
L’initiative demande que toute personne de nationalité suisse soit tenue d’accomplir un service au bénéfice de la collectivité et de l’environnement, sous la forme du service militaire ou d’un autre service de milice équivalent reconnu par la loi. L’effectif réglementaire de l’armée et de la protection civile serait garanti. Il peut également être étendu à des personnes qui ne seraient pas de nationalité suisse.
Le libre choix du type de service par les personnes astreinte est laissé au futur législateur et n’est donc pas garanti. Nul doute qu’avec la majorité actuelle de droite, l’armée et la PC auront la plus grosse part, avec l’obligation de maintenir des effectifs déterminés.
D’autre part, cette vision d’un service civique étendu aux femmes fait fi de ce que celles-ci produisent déjà des milliards d’heures de travail non rémunérées, voire non reconnues, notamment de « care » (soins aux proches : enfants, conjoint-e-s, parents, etc.). Les obliger à fournir encore des heures au service de la collectivité ne ferait qu’aggraver le déséquilibre avec les hommes.
Pour toutes ces raisons, le SIT se joint à celles et ceux qui rejettent cette initiative. JLF
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