Santé / Précarité

Ne plus choisir entre faire ses courses et soigner ses dents

Le SIT appelle à voter OUI à l’initiative du parti socialiste « pour des soins dentaires accessibles à toute la population ».

Initiative cantonale • Le système de santé suisse est plein de caries ! Alors que près de 40% de la population genevoise doit avoir recours à des subsides pour payer les primes d’assurance maladie, l’assurance de base ne prend pas en charge les soins dentaires, pourtant à la base de notre santé. Que font alors les moins fortuné-e-s ? Il-elle-s renoncent aux soins dentaires, un phénomène qui concerne une personne sur quatre à Genève ! Les inégalités de santé se creusent donc, et en termes de santé dentaire, cela signifie des caries non soignées, des maladies aggravées et des risques accrus d’infections graves et de diabète. Il n’est pas normal que le quart de la population d’une des villes les plus riches du monde doive choisir entre faire ses courses et aller chez le dentiste. L’initiative socialiste « pour des soins dentaires accessibles à toute la population », que le SIT soutient, veut y remédier.
L’absence de prise en charge par les assurances correspond à une idéologie, selon laquelle les soins dentaires seraient une affaire privée, alors que tout démontre qu’il s’agit bien au contraire d’un enjeu de santé publique. D’ailleurs, en Europe, en moyenne, la population ne paie que 55 % des frais dentaires, alors qu’en Suisse, elle doit en payer 90 % ! Comme souvent en matière sociale, la Suisse est à la traîne.
L’initiative apporte une réponse concrète : les bénéficiaires de subsides d’assurance-maladie recevront annuellement un chèque de 300 Frs à faire valoir auprès d’un-e médecin-dentiste ou d’un-e hygiéniste dentaire. Un-e médecin-dentiste cantonal (qui existe dans presque tous les cantons, mais pas encore à Genève) sera chargé de mettre en place un plan d’action pour promouvoir la santé bucco-dentaire. Les actions de promotion de la santé bucco-dentaire seront renforcées auprès de toute la population, par des campagnes d’information et de dépistage dès la prime enfance.
Le contre-projet quant à lui, n’amène aucune amélioration concrète, car les opposant-e-s à l’initiative (la droite, bien entendu) veulent un écran de jolies paroles, mais surtout pas d’actes pour plus d’égalité. Le contre-projet ne permettra que la mise en place d’un plan de promotion de la santé bucco-dentaire, avec des « mesures de soins ciblées », et demande de faire un bilan du plan d’action en fin de législature. Autant dire quasiment rien.

Jean-Luc Ferrière