GIAP

Le parascolaire déclare la grève !

Le personnel du GIAP se met en grève contre une réforme – lancée en pleine enquête de la Cour des comptes ! – qui délaisse les animateurs-trices parascolaires.

Mobilisation ● Le 11 décembre, le personnel du GIAP s’est mis en grève. Il défend son droit aux annuités et à l’indexation des salaires avec le reste de la fonction publique et subventionnée, mais aussi ses propres revendications : une amélioration des conditions de travail et des moyens supplémentaires pour assurer un encadrement de qualité et la sécurité des enfants.

Qualité et sécurité

Alors que le GIAP accueille près de 80% des élèves du canton, la réalité est parfois bien différente de ce que prône la charte pour assurer des animations de qualité. En effet, certains locaux sont trop petits, mal isolés phoniquement, et le mobilier y est trop souvent inadapté voire dangereux pour les plus petits. Mais surtout : les taux d’encadrement et les taux de travail ne permettent pas de remplir correctement la mission du parascolaire.

Le personnel réclame qu’il y ait systématiquement deux animateurs-trices par groupe pour garantir la sécurité. Aujourd’hui, en cas d’accident un-e membre du personnel seul-e avec 12 enfants de 2P doit choisir entre s’occuper du blessé ou du groupe, en attendant parfois 10 minutes qu’un-e collègue puisse arriver !

Taux d’encadrement aberrant

Au parascolaire, on compte par adulte 10 enfants de 1-2P, 12.5 enfants de 3-4P, 14.5 enfants de 4-6P et 17 enfants de 7-8P. Des moitiés d’enfants ? Oui, car le calcul du respect du taux d’encadrement est fait selon une moyenne hebdomadaire : une aberration complète. Il est pourtant là pour assurer un nombre d’adultes suffisant pour garantir la sécurité et le bien-être des enfants. Croire que si on a 13 enfants le mardi puis uniquement 7 le jeudi permet de garantir la sécurité et la qualité des animations pour un groupe de 13 enfants de 1P ne peut exister que dans l’esprit de statisticien-ne-s qui oublient qu’on travaille avec des humains !

Le personnel réclame donc un taux d’encadrement respecté quotidiennement, ce que le SIT a transmis à la Cour des comptes qui enquête actuellement sur le GIAP.

6 minutes et 25 secondes pour…

Quand on déduit le temps passé avec les enfants, les réunions et autres tâches obligatoires, il reste 6 minutes et 25 secondes par jour aux animateurs-trices le midi pour échanger des informations entre collègues, terminer le rangement, préparer des activités et animations adaptées, acheter du matériel pour les activités, écrire des fiches de suivi, faire le répondeur, des tâches de pharmacie et d’inventaires. Vraiment, en 6 minutes et 25 secondes ?

Le personnel se retrouve bien souvent à faire des heures bénévoles et réclame donc une augmentation du taux de travail pour les animateurs-trices, dont le salaire n’a pas bougé d’un pouce malgré les 12 millions supplémentaires prévus par la réforme du GIAP.

Depuis 1991

Depuis 1991, aucune réévaluation de la classe salariale des animateurs-trices, en classe 8. Et pourtant, le métier a considérablement évolué. Les référent-es (diplôme d’ASE) sont également en reste avec leur classe 10. Métier plus complexe, plus d’enfants à besoins spécifiques, on s’écarte d’une activité originellement bénévole pour se professionnaliser.
D’ailleurs, le personnel réclame également plus d’heures de formations rémunérées pour accompagner cette évolution du métier.

Le parascolaire ne manque pas de bonnes raisons de se mettre en grève. Ces revendications ont peu évolué depuis la grande grève féministe de 2019, et les avancées ne sont que trop faibles malgré la réforme.

Alice Lefrançois

Campagne