Fiscalité

Encore un bouillon dans les urnes pour la droite

La population a sèchement refusé la remise en cause du système genevois d’imposition communale.

La population a sèchement refusé la remise en cause du
système genevois d’imposition communale.

Victoire ● Malgré une participation historiquement basse, le double NON qui était porté par les syndicats et la gauche, ainsi qu’une partie de la droite, l’a emporté dans les urnes. L’initiative de l’UDC qui voulait déplacer l’imposition communale sur la commune de domicile a été enterrée avec 80% de rejet (aucune commune ne l’a acceptée). Le contreprojet a également été rejeté (52%), cette fois par les communes les plus impactées.

Ce vote plébiscite une imposition communale partagée entre la commune de domicile et celle de travail, assortie d’une péréquation intercommunale. Certes, c’est une spécificité genevoise, mais qui a tout son sens dans un canton marqué par des caractéristiques variées entre les communes. Certaines ont donc des charges bien plus importantes que d’autres, mais pas les mêmes revenus, et inversement. L’acceptation de l’un ou l’autre projet aurait signifié des pertes majeures pour les communes populaires et donc plus d’inégalités.

Les inégalités sont déjà bien trop élevées à Genève. Que ce soit en termes de fortune ou de revenus, les écarts se creusent de manière abyssale : l’enrichissement des plus riches est incessant. Seule une imposition correcte permet de corriger les inégalités générées par la distribution inégale des fortunes, des biens et des salaires.

Ce résultat montre encore une fois, s’il est nécessaire de le rappeler, que la « majorité » du Grand Conseil n’est absolument pas représentative de la majorité des votant-es, encore moins de la population, mais porte les intérêts de la minorité des plus riches du canton, et des communes qui les accueillent. En effet, le contre-projet à l’initiative était le 9e référendum (cette fois obligatoire) contre cette majorité depuis 2 ans, et le 8e gagné contre elle. Le résultat conforte les syndicats et autres forces progressistes du canton dans leurs luttes.

Jean-Luc Ferrière