Billet de la présidence

Cela a commencé il y a 59 numéros en arrière du SIT info, dans le n° 5 de septembre 2015 plus exactement, désignée comme une collaboration régulière de la « présidence du SIT » dans l’impressum de la dernière page du journal que vous tenez entre vos mains.
Au gré de l’actualité, il a été question d’inégalité économique, de la courbe de Kuznets, en évoquant des auteurs tels que Thomas Piketty ou encore Emmanuel Todd ou Henry George pour traiter d’anthropologie politique et sociale, de progrès ou de l’inégalité de la répartition des richesses, thème de notre 17e Congrès en 2016.
Au-delà de nos frontières cantonales, le syndicalisme en Colombie (terre qui m’a vu naître), s’est invité dans ces colonnes, que cela soit illustré par la violence antisyndicale (assassinats dans le Valle del Cauca chez Nestlé en 2018), occasion pour défendre l’initiative « multinationales responsables », ou d’évoquer Simona, jeune militante colombienne de « première ligne », bouclier humain lors des assauts de la police militarisée anti-émeutes, contre les cortèges de la grève générale à Bogota (2021).
En 2017, pour « En finir avec l’hypocrisie » avec « Papyrus », un vent d’espoir s’est ouvert avec 2 390 régularisations des sans-papiers, succédé par le bilan « Parchemins » (étude sur les conditions de vie des personnes régularisées) en 2023.
Le tourbillon du temps a continué sur cette intense décennie (2015-2025) : des gilets jaunes en France, du #TrumpNotWelcome au WEF de Davos, aux Paradise Papers (fuites de données dans les paradis fiscaux mettant à jour corruption, pillage des caisses publiques et conflits d’intérêts) entre 2017-2018. Ont suivi les temps de pandémie Covid-19 en 2020 et la question de l’indemnisation de la perte de revenu des salarié-e-s précaires du fait des mesures de lutte contre le coronavirus, alors que nous votions sur le salaire minimum légal (septembre) et que nous appelions de nos vœux un changement disruptif sociétal pendant ce bouleversement mondial.
De la construction des luttes d’aujourd’hui et de demain (18e Congrès de 2019), en passant par la convergence des luttes et la décroissance, nous avons revendiqué syndicalement la justice sociale et la transition écologique (19e Congrès de 2022). Avec la disparition du lac Poopó (Bolivie) et de son « peuple de l’eau », il aura fallu condamner la stigmatisation judiciaire de l’activisme climatique (affaire Jeremy) et appuyer la « Marche Bleue », une « marche du sel » pacifique et moderne (2023).
L’algorithme PageRank de Google, les gains de productivité et l’intelligence artificielle, passeront sous l’œillère critique du salariat syndical, tout comme l’USS sous l’angle de la démocratie interne.
Fin 2025, c’est le 20e Congrès sur le militantisme (aussi évoqué), les 40 ans du SIT (changement de nom) et ceci était mon 60e billet…
Un immense bravo à toutes et tous pour ce beau chemin parcouru et merci !

Diego Cabeza