Billet de la présidence

Nous le savons toutes et tous, on ne peut pas être heureuse et heureux dans un système mal-traitant. Le système capitaliste et son monde du travail (avec ses cadences et sa productivité découlant d’impératifs financiers, le management toxique qui l’envahit, la compression des coûts et la destruction de notre planète pour dégager du profit) crée des souffrances, des précarités et des inégalités sociales qui peuvent conduire à l’exclusion sociale ou à la maladie y compris mentale. Questionner la source de nos souffrances, lorsque l’on interroge les rouages néo-libéraux, c’est leur opposer un comportement disruptif, de résistance. Dans une structure comme celle du SIT, cela se traduit par la participation des militantes et militants à l’élaboration de revendications collectives de travail et d’un vivre social alternatif, qui va aller au-delà de la seule défense de dossiers individuels avec l’appui du secrétariat syndical.

Pour les travailleuses et travailleurs qui se trouvent au croisement de plusieurs précarités ou intersectionnalités, en termes d’emploi(missions temporaires, travail à l’appel ou à la tâche), de statut de séjour (sans-papiers), de genre et autre (victime de sexisme, racisme ou xénophobie), la résistance est difficile et militer tout autant.

Dans l’imaginaire psychophobe et discriminant de nos sociétés où le terme de folie sert à nous enfermer dans une normalité utile au système pour n’être que performant-e-s, les militantes et militants qui s’opposent au sexisme (en voulant l’égalité salariale et l’arrêt des violences sexuelles), aux inégalités sociales (en faveur d’un salaire minimum) ou de traitement (régularisation des sans-papiers) et qui interpellent la responsabilité environnementale des entreprises, elles et ils sont folles et fous. Et pour certain-e-s, lorsque l’opposition militante s’est traduite dans des actes de désobéissance civile, elle peut conduire à de la répression policière ou judiciaire, comme lors de manifestations pacifiques contre le génocide de la population à Gaza ou encore envers des activistes climatiques.

Être militant dans ce contexte c’est en définitive s’élever pour faire valoir notre humanité au-delà des constructions sociales et des violences qui caractérisent notre réalité.

Bel été à toutes et tous et retrouvons-nous après !

Diego Cabeza