La Suisse, au cœur de la finance mondiale, abrite des entreprises puissantes qui gèrent une part significative des investissements internationaux. Ce secteur a un impact dévastateur sur l’environnement. En effet, malgré la loi climat, des banques et assurances suisses continuent de financer la déforestation de l’Amazonie ou de nouvelles centrales à charbon. Face à l’urgence climatique, cette situation est inacceptable.
L’initiative pour une place financière durable vise à contraindre les acteurs de la finance à changer de cap. Le SIT, membre de l’Alliance Climatique, appelle à signer cette initiative.
La Suisse au coeur de la finance mondiale
La finance constitue le pilier fondamental de l’économie capitaliste mondiale. Elle permet de mettre en relation les investisseurs – ceux qui disposent de ressources financières et souhaitent les faire fructifier – avec les entreprises, qui ont besoin
de capitaux pour soutenir leur croissance. Une croissance qui permettra en retour de récompenser les investisseurs à travers les intérêts et les actionnaires à travers des dividendes plus importants. Tout cela, bien souvent, sur le dos des
travailleuses et travailleurs, mais aussi de l’environnement.
En Suisse, des géants financiers gèrent environ un cinquième des investissements mondiaux et sont loin de se comporter de manière responsable.
Un impact écologique colossal
Le secteur financier suisse génère 18 fois plus de CO₂ que toutes les émissions sur le territoire. En finançant de nouveaux projets fossiles ou la déforestation, il freine la transition énergétique et exacerbe la crise climatique. C’est un choix de société :
permettre à quelques-uns de continuer à profiter de ce système ou imposer un changement de cap. Le SIT, lors de son dernier congrès en 2022, a adopté des revendications syndicales pour une transition écologique et sociale. Prendre ces
engagements au sérieux implique donc aussi de remettre en cause ce modèle destructeur.
La loi climat est insuffisante
En juin 2023, le peuple suisse adoptait la loi climat, censée orienter la finance vers une économie plus verte. Pourtant, depuis, rien n’a changé : les entreprises financières continuent d’investir dans des secteurs destructeurs tout en nous as-surant que les objectifs 2050 seront atteints. Cette complaisance est inacceptable. Les belles promesses et les engagements volontaires ne suffisent pas : seule une réglementation stricte peut les contraindre à agir. Sans cadre législatif rigoureux,
la loi climat reste une coquille vide, incapable d’enrayer la machine financière qui alimente la crise écologique.
Initiative soutenue par le SIT
L’initiative populaire pour une place financière durable exige queles entreprises financières cessent de financer des projets nuisibles et qu’elles respectent un plan de décarbonisation aligné sur les objectifs climatiques mondiaux.
Cette initiative impose aux grandes banques et assurances de respecter des engagements écologiques concrets et de soutenir la transition énergétique.
Elle touche aussi la question des retraites. En effet, investir dans les énergies fossiles aujourd’hui, alors même qu’un déclin de ce secteur est inéluctable, c’est mettre en danger la stabilité financière à long terme de notre économie. En choisissant des investissements durables, nous protégeons nos retraites.
Simon Berthoud, Commission climat du SIT, SITinfo février 2025
La Suisse, au cœur de la finance mondiale, abrite des entreprises puissantes qui gèrent une part significative des investissements internationaux. Ce secteur a un impact dévastateur sur l’environnement. Le SIT, membre de l’Alliance Climatique, appelle à signer l’initiative pour une place financière durable.