Quels sont vos droits en cas de canicule ?

Hormis pour les femmes enceintes (qui ne doivent pas être amenées à travailler si les températures au poste de travail dépassent les 28°C), la Loi fédérale sur le travail (LTr) ne prévoit pas de seuils au-delà desquels le travail doit s’arrêter.

Par contre, en cas de contraintes thermiques sur les lieux de travail, intérieurs ou extérieurs, l’employeur a l’obligation de mettre en place une série de mesures d’ordre techniques, organisationnelles et de protection individuelle. Les mesures les plus efficaces étant celles qui permettent d’éviter ou de limiter le temps d’exposition à la chaleur.

- Retrouvez toutes les préconisations et mesures du canton pour le travail en intérieur et en extérieur

En juin 2023, l’OCIRT a édicté une nouvelle directive à l’intention des employeurs concernant le travail à l’extérieur durant l’été et lors de fortes chaleurs.

Ces périodes de fortes chaleurs correspondent aux jours lors desquels la température moyenne journalière (sur 24 heures, donc) est de 25°C ou plus. La valeur de température moyenne est la somme de la valeur de la température maximale et de la valeur de la température minimale mesurées (ou prévues) pour un jour divisée par 2.

Cette directive prévoit notamment l’obligation pour l’employeur de mettre en place des mesures de protection de la santé et de la sécurité au travail :

- Tout au long de l’année :
• en intégrant à l’identification des dangers de l’entreprise identification de conditions de travail défavorables en cas de fortes chaleurs.

- Avant la période estivale :
• en élaborant un plan d’action prévoyant les mesures structurelles , techniques, organisationnelles et de protection personnelle qui seront mises en œuvre durant la période estivale et en cas de fortes chaleurs ;
• en assurant la formation et l’information du personnel sur les risques et la prévention des atteintes à la santé dues à la chaleur et en organisant les premiers secours.

- Durant la période estivale :
• en assurant la mise en place des mesures structurelles (par ex. pose de voiles, climatisation, lieux de pause frais et ombragés, etc.), techniques (par ex. machines permettant de limiter les efforts physiques), organisationnelles (par ex. aménagement des horaires, pauses supplémentaires payées, etc.) et de protection personnelle (par ex. distribution de lunettes de soleil, casquettes, crème solaire, etc.) planifiées et en assurant que celles-ci soient adaptées aux conditions météorologiques et aux conditions de travail des employés.

- Lors de fortes chaleurs :
• en estimant la contrainte thermique subie par les employés selon la procédure prévue par la directive et en mettant en place les mesures adaptées au niveau de contrainte thermique (niveaux 1, 2, 3 ou 4).

- Travailler à l’extérieur durant l’été et lors de fortes chaleurs - Directive de l’OCIRT à l’intention des employeurs
- Nouvelle directive de l’OCIRT - Travail à la chaleur à l’extérieur : ce qui change
- Conditions climatiques extrêmes : protection de la santé au travail par fortes chaleurs
- Tract intersyndical et contacts pour le secteur de la construction

En cas de questions, n’hésitez pas à contacter le secrétariat du SIT au 022 818 03 00 ou par mail à sit@sit-syndicat.ch.


Protections des femmes enceintes : mesures particulières

L’Ordonnance fédérale sur la protection de la Maternité au travail (OProMa) indique que « Sont réputés dangereux ou pénibles pour les femmes enceintes les travaux effectués à l’intérieur par des températures ambiantes inférieures à –5° C ou supérieures à +28° C ainsi que ceux effectués régulièrement dans une forte humidité. » (Art.8)

Si l’employeur n’est pas en mesure d’affecter la travailleuse enceinte à des tâches équivalentes ne présentant pas ce danger, la Loi sur le travail stipule que la travailleuse a le droit, sur simple avis, de ne pas travailler et de toucher son salaire au moins à 80% (art. 35LTr).


Le SIT préconise aux employeurs de maintenir le salaire à 100%. Sauf certificat médical attestant d’une incapacité de travail, la libération de l’obligation de travailler en vertu des dispositions légales protégeant les travailleuses enceintes ne peut pas être considérée comme une période de maladie.

Si ces dispositions ne devaient pas être respectées, il est possible de s’adresser à l’OCIRT qui demandera à l’employeur de protéger votre santé. Le syndicat peut aussi fournir un appui à ses membres.