La récente publication par le Conseil d’Etat du « Bilan social 2011 » en a fait jaser plus d’un-e. On apprend ainsi que le salaire médian de la fonction publique s’approche de 9’000 frs bruts mensuels. En comparaison avec le salaire médian genevois, on serait tenté-e-s de croire que les fonctionnaires sont des privilégié-e-s. Mais comparaison n’est pas raison. S’il est vrai que les plus bas salaires sont supérieurs à ceux que l’on peut trouver dans le secteur privé, cela n’en fait pas pour autant un « privilège ». Une analyse plus fine des chiffres démontre également que l’écart entre les salaires du service public et du secteur privé est explicable, et que le système salarial de l’Etat présente des caractéristiques infiniment plus défendables que certaines pratiques du secteur privé.
Par ailleurs, le système salarial de l’Etat est régulièrement attaqué. Tentatives d’introduction du salaire au mérite, voire même de démantèlement complet du système, blocages des mécanismes salariaux, gel des réévaluations collectives de fonctions, le modèle n’a pas la vie facile. Alors que la productivité et les exigences ne cessent de croître, les 30’000 salarié-e-s des services publics et para-publics ont payé un lourd tribut à la politique d’austérité budgétaire des quinze dernières années. Hormis quelques réévaluations sectorielles obtenue de haute lutte – récemment celle des aides-soignant-e-s des HUG, le remplacement dès 2009 de la prime de fidélité par un 13e salaire constitue le seul progrès obtenu depuis des lustres pour le personnel. Aujourd’hui, l’annuité a été supprimée, et le Plan financier quadriennal 2012-2015 n’exclut pas de renouveler l’exercice ces prochaines années. Demain, le projet SCORE risque également de porter un coup sévère au revenu de nombre de salarié-e-s.
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Ce que disent les chiffres, et ce qu’ils ne disent pas
Un modèle alternatif à la seule loi du marché
Un modèle régulièrement attaqué
Projet SCORE, menace ou opportunité ?