HUG - Guidance infantile : 8 mois d’attente pour décrocher un rendez-vous !

3 juin 2013

Communiqué de presse du SIT et du SSP/Vpod

HUG - Guidance infantile : 8 mois d’attente pour décrocher un rendez-vous !

Le personnel de l’unité de la guidance infantile est sous pression, il ne parvient plus à répondre à la demande. Alors que les effectifs sont stables depuis de nombreuses années, les besoins en soins des enfants âgés de 0 à 5 ans et de leurs parents sont en constante augmentation.

Risque de réduction de effectifs !

Alors que les HUG sont entrain d’élaborer le budget 2014 avec comme objectif 25 millions d’économies sur l’exercice précédent qui a prévu la suppression de 118 postes, le personnel de la guidance infantile, en sous-effectif, ne parvient plus à répondre à la demande et tire la sonnette d’alarme.

Les médecins, psychologues, logopédistes, assistant-e-s sociaux et secrétaires qui composent l’équipe pluridisciplinaire de la guidance, soit une trentaine de personnes pour un total d’environ 15 postes équivalent plein temps sont catégoriques : la situation est alarmante pour les familles et pour les secteurs professionnels de l’enfant. Active depuis près de 40 ans dans le milieu de la petite enfance, la guidance infantile est devenue un centre de formation universitaire de référence qui forme les médecins et thérapeutes spécialisés pour les pathologies des enfants de 0 à 5 ans et de la parentalité.

Chaque année 600 nouveaux enfants âgés de 0 à 5 ans franchissent les portent de la guidance car ils présentent soit des troubles complexes du développement (autisme infantile, retard mental et de développement, hyperactivité), soit par ce qu’ils ont subis des abus ou des maltraitances, soit qu’ils sont issus de famille en situation de précarité et de carences, soit qu’ils sont adressés par le service de protection des mineurs (SPMI). En moyenne ce sont plus de 1000 demandes par an, soit environ 340 enfants qui sont suivis par mois. L’ambiance est lourde au sein de la guidance infantile.

D’autant plus lourde que le 37% des demandes présentent un caractère urgent, que les listes d’attentes s’allongent. A ce jour, 100 enfants sont en attente d’un diagnostic qui pour certains ne sera prononcé qu’après 8 mois.

Les psychologues de l’équipe d’intervention thérapeutique précoce (1,2 postes) qui interviennent dans les institutions de la petite enfance, ont vu augmenter le nombre d’enfants observés en 4 ans de 20% ! Les logopédistes (2,8 postes) voient des situations de retard de langage simple, s’aggraver par manque d’intervention précoce. Une collègue utilise une image très éloquente : « C’est comme si on ne traitait plus les appendicites, on ne s’occupe plus que de péritonite ! »

Menacée en début d’année par l’annonce de la suppression de deux postes, l’équipe pluridisciplinaire de la guidance est en sursis. Si cette décision a été suspendue suite à une avalanche de lettres de soutien adressées au Conseil d’administration des HUG et les revendications du personnel appuyées par les syndicats, rien n’est sûr pour les années prochaines et le vent de l’austérité budgétaire pourrait souffler à nouveau sur le personnel.

Le personnel à bout sort de l’ombre

C’est pour anticiper sur des décisions qui mettraient en péril l’action même de cette unité et dénoncer cette situation que le personnel a choisit de sortir de l’ombre. La conférence de presse du 3 juin a été organisée par les syndicats SIT et SSP à la demande du personnel pour dénoncer le manque d’effectif à la guidance infantile. Des associations et milieux professionnels actifs dans la sphère de la petite enfance ont soutenu cette démarche. L’association des familles monoparentales, l’association romande des logopédistes diplômées, l’association des cadres des institutions de la petite enfance, la société genevoise de pédiatrie qui ont toutes interpellé le conseil d’administration des HUG, ainsi que le personnel du SPMI qui lui-même étant en sous-effectif a fait grève le 31 mai dernier afin de réclamer 50 nouveaux postes, ont assisté à la conférence de presse pour manifester leur plus profonde inquiétude.

Pour le SSP/Vpod : Corinne Béguelin, secrétaire syndicale, c.beguelin@sspge.ch

Pour le SIT : Mirella Falco, secrétaire syndicale, mfalco@sit-syndicat.ch

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