Une caisse plus solidaire et plus égalitaire

Entretien avec Rita Oberson, militante au Pouvoir judiciaire

Rita, le SSP avance que les femmes sont particulièrement touchées par la LCPEG. Est-ce vrai ? L’argument du SSP est simpliste : il y a une majorité de femmes dans les services publics, la LCPEG s’applique à l’ensemble des services publics, donc les femmes sont particulièrement touchées. On nous prend vraiment pour des imbéciles.

Mais le SSP argumente ! Il dit que les augmentations de cotisations vont toucher plus durement les femmes. Les cotisations sont proportionnelles au revenu, et ne font pas de différence de sexe, que je sache. Mais il est vrai que pour un petit salaire, à temps partiel, une augmentation de x% a plus d’impact sur le revenu disponible que pour un haut revenu à temps plein. Or, les petits salaires et les temps partiels concernent plus les femmes que les hommes. Mais le SSP oublie deux choses très importantes : d’une part les augmentations de cotisations sont proportionnellement moins importantes pour les bas salaires que pour les hauts, et d’autre part l’augmentation des cotisations découle aussi de l’élargissement du salaire assuré.

Qu’est-ce que cela veut dire ? Le salaire assuré est la part du salaire sur laquelle est prélevée la cotisation LPP. Mais c’est également la part qui servira à fixer le montant de la rente. Or, ce système, qui découle de la LPP, a un effet négatif et discriminatoire sur les temps partiels et les bas salaires, en réduisant de manière disproportionnée le salaire assuré, et donc la rente. Avec la LCPEG, cette part du salaire assuré augmente, à l’avantage très net des bas salaires et des temps partiels, donc des femmes.

La durée de cotisations va augmenter. Or les femmes connaissent des interruptions de carrière, dues à la maternité et à l’éducation des enfants, qui les prétéritent. C’est un vrai problème d’égalité, mais l’allongement de la durée de cotisations n’y change rien, le problème des interruptions de cotisations existait déjà avec la CIA et la CEH. Ce problème de discrimination découle de la LPP, et c’est donc la LPP qu’il faut changer.

Et les baisses de rentes ? Comme je viens de le dire, les femmes seront mieux assurées que maintenant. Par ailleurs, en considérant que les métiers des soins, majoritairement occupés par des femmes, bénéficieront de la reconnaissance de la pénibilité physique du travail, on voit encore une fois qu’elles ne sont pas spécialement pénalisées, au contraire ! Non, vraiment, le plan de retraite de la CPEG est plus solidaire et plus égalitaire que ceux de la CIA et de la CEH.