Le PS et les Verts de la FASe : cette droite molle

Le Conseil de Fondation (CF) de la FASe a décidé d’augmenter les salaires de fonctions qui gagnent déjà trop, notamment celui du secrétaire général (204 000 frs par an) et de 3 directeurs-trice (130 000 à 176 000 frs par an). Ceci alors que depuis plusieurs années l’institution refuse d’envisager l’augmentation des salaires d’autres fonctions, bien plus précaires, au prétexte qu’elle n’en aurait pas les moyens.

AU DÉTRIMENT DES PLUS PAUVRES

Et pourtant, ces fonctions les plus précaires méritent largement une augmentation de salaire.Les syndicat ont lancé un appel à toutes les fonctions qui souhaitaient être soutenues dans une demande de réévaluation. Ont répondu présents : les nettoyeurs-euses (classe 4), qui gagnent à peine plus que le salaire minimum et dont la pénibilité du travail et le caractère essentiel de leur activité ne sont plus à démontrer, les moniteurs-trices (classe 6), les ludothécaires (classe 8), les secrétaires sociales et les comptables (classe 11). Soit des salaires qui débutent entre 4 160 et 5 673 frs par mois (pour un temps plein) mais avec des taux de travail partiels contraints parfois très bas.

Au lieu de cela, le secrétariat général a manifestement préféré s’investir pour faire reconnaître l’urgence absolue de rétribuer mieux encore la petite cinquantaine des personnes les mieux loties, selon le principe bien connu qu’on n’est jamais mieux servi-e que par soi-même ! Et ceci avec la bénédiction du CF.

POUR UN RENFORCEMENT DES INÉGALITÉS

La FASe, est pourtant présidée par un ancien Conseiller d’État du Parti Socialiste Genevois, Charles Beer, et supervisée par le magistrat en charge du Département de la cohésion sociale, Thierry Apothéloz, socialiste lui aussi. Et les élu-es et représentant-es du PS et des Verts détiennent la majorité des sièges dévolus au Canton et aux communes au sein du Conseil de fondation : 7 voix sur 10. Tout ce beau monde, qui se prétend encore de gauche, soutient un projet qui aboutira à renforcer les privilèges de ce qui s’apparente de plus en plus à une caste, celle des cadres supérieurs. En négligeant totalement de se soucier de celles et ceux qui concrétisent, au quotidien et au plus près du terrain, la mission de l’animation socioculturelle au service des habitant-es.

Or, sur la page du site internet du PS Genevois, vous trouvez en première ligne de leurs engagements : « Pour toutes et tous sans privilèges » et, à peine plus bas, « Lutter pour davantage de justice sociale, réduire les inégalités, renforcer les mécanismes de solidarité et assurer à toutes et tous, sans distinction, les conditions d’une vie digne ». Et les Verts affirment « donner la priorité à la solidarité avec les personnes les plus démunies ».Des lignes politiques de leurs partis que ces élu-es ou représentant-e-s ne semblent pas se sentir tenus de respecter !

Les électeurs-trices et les militant-es de terrain du PS et des Verts adhèrent-ils-elles au fait que leurs élus-es accompagnent cette dérive antisociale de la FASe, qui creuse les inégalités et va à l’encontre de plus de justice sociale ? La question est posée.

Article tiré du SIT-Info n°3 de Juillet 2025, écrit par Vital Dorsaz (militant SIT), Chloé Tankhimovitch (militante SIT), Alice Lefrançois (secrétaire syndicale SIT). Affiche : Joonä