Communiqué du 4 août - Réouverture d’un établissement voyou qui doit 160’000 CHF à ses anciens employé-e-s

Au Clandestino, aucun salaire n’a été versé à 8 employés-es durant les mois de septembre, octobre et novembre 2021, les plongeant dans une inacceptable précarité. Cette situation, alliée à des horaires infernaux et au non-paiement des heures supplémentaires, a mené à la démission de la quasi-totalité du personnel et à la fermeture du restaurant. À ce jour, aucun paiement n’a été effectué et le Clandestino doit plus de 160’000 francs à ses ex-employé-e-s qui l’ont attaqué en justice. Malgré ça, le restaurant a rouvert ses portes fin juin 2022, après des travaux de rénovation.

Si la raison sociale et le tenancier ont officiellement changé, l’équipe qui était aux commandes semble être la même. L’ancien patron y est fréquemment et y reçoit d’anciens employé-e-s lésés. Des membres de sa famille qui travaillaient pour lui travaillent désormais pour la nouvelle entité. De plus, le patron de la nouvelle entité aurait proposé à deux anciens employé-e-s lésés de prendre en charge la dette que l’ancienne entité a vis-à-vis d’eux et de les embaucher dans la nouvelle. Enfin, il aurait fait la même proposition à une entreprise qui fournissait l’ancienne entité.

Le SIT estime que ces deux entités sont extrêmement liées et devraient répondre solidairement des créances de l’ancienne. Cette situation s’apparente un transfert d’entreprise : même commerce, même lieu, même enseigne, même clientèle et conservation d’une partie du personnel… Cela impliquerait un transfert de responsabilité entre l’ancienne et la nouvelle entité.

Tout prête donc à penser que le changement de raison sociale n’est qu’une acrobatie permettant à l’ancien patron, de concert avec le nouveau, de continuer son business sans avoir à payer ses anciens employé-e-s. Cette histoire finira sans doute, à la fin de la procédure en justice, par la mise en faillite de l’ancienne raison sociale. Au final, ce sera donc à la collectivité de prendre en charge les salaires impayés tandis que le patron aura dépensé l’argent dû et pourra tranquillement recommencer. Une faillite frauduleuse comme il en existe de nombreuses…

Le SIT et les anciens employé-e-s du restaurant dénoncent cet établissement voyou ! Pour nous, les patrons de l’ancienne et de la nouvelle entité sont solidairement responsables des créances sur les salaires. Ils doivent les régler sans délai. C’est ce que nous réclamerons ce soir face au restaurant Clandestino à l’occasion d’une action. En l’absence de règlement rapide d’une première tranche, nous nous réservons d’autres moyens d’action.