Licenciement collectif EcoElec Sàrl : les travailleurs et travailleuses dénoncent et réclament leurs droits !

Encore un cas de sous-traitance « sauvage » dans le secteur de la Construction à Genève. Une entreprise genevoise très connue et active depuis des nombreuses années a mis fin à ces activités dans l’opacité la plus absolue. Depuis fin septembre la société EcoElec Sàrl (sous-traitant historique de l’entreprise générale Edifea SA) a littéralement disparue des chantiers où elle était active pour des raisons encore non claires. Les plus de 60 employé-e-s concerné-e-s ont été remercié-e-s avec une simple lettre annonçant la fin de la collaboration, sans aucun respect des procédures en vigueur en cas de licenciement collectif, le dernier salaire a été payé que partiellement à la mi-septembre.

Le personnel d’EcoElec Sàrl, composé d’environ 50 employé-e-s d’exploitation (monteurs électriciens, installateurs etc.) et d’une dizaine d’employés techniques et administratifs, s’est vu licencier dans son ensemble pour fin septembre 2021, pour des raisons diverses et variées. Qui pour des raisons économiques, qui avec effet immédiat, qui par des démissions de « commun accord ». Sur le fond, l’administrateur de la société avait communiqué aux collaborateurs la faillite imminente de la société.

Sous les fausses promesses de l’employeur, une majorité du personnel s’est vu contrainte de signer des lettres de démission avec effet immédiat et d’accepter de signer, dans la foulée, des contrats auprès d’autres entreprise, notamment l’entreprise Énergies Contrôles & Conseils Sàrl et auprès d’agences temporaires telle que Pemsa. Le reste des employés est toujours sous contrat, mais n’a plus reçu de salaire depuis septembre.

Aucun respect des règles du jeu.

EcoElec Sàrl a procédé à un licenciement collectif, mais de toute évidence a essayé d’éviter les obligations légales que l’employeur est tenu de respecter, comme par exemple informer les autorités cantonales et consulter le personnel. Le syndicat SIT (qui a été mandaté par les travailleurs pour les défendre et représenter) a contesté le 25 octobre ces licenciements et a exigé le respect des dispositions légales en la matière. L’entreprise a répondu seulement et uniquement le 29 octobre affirmant d’être liquidation et de n’avoir aucune marge de manœuvre. Sauf que : la société est jusqu’à aujourd’hui toujours active et selon nos informations avec des importants encaissements à devoir recevoir de la part de ses clients. Le syndicat SIT a demandé à l’Office Cantonal de l’Emploi de se déterminer sur ce cas crasse de violation des droits des collaborateurs, l’OCE a pu confirmer formellement qu’il s’agit bien d’un licenciement collectif et que la société n’a pas respecté ses obligations.

Une faillite frauduleuse à l’horizon ?

Les travailleurs se sont réunis a plusieurs dizaines aujourd’hui devant le siège de l’entreprise dans le quartier de la Servette et exigent le respect de leurs droits, notamment : de pouvoir obtenir le paiement des salaires (encore dus depuis mi-septembre), les cotisations sociales, l’intégralité du solde de tout compte et une indemnité équivalente à deux mois de salaires pour violation des procédures de licenciement collectif. Ils espèrent obtenir réponse aussi par la voie judiciaire, vu que l’administrateur de la société n’a plus répondu aux nombreuses sollicitations de ces dernières semaines. Cet élément inquiète beaucoup les représentants syndicaux du personnel, craignant la préparation d’une faillite frauduleuse. Tous les éléments en possession du syndicat ont été transmis au Ministère public, une dénonciation pénale a été déposée par le SIT. Pour l’instant aucune décision n’a été communiquée par le pouvoir judiciaire. Tant qu’il n’y aura pas de réponses à leur situation, les travailleurs sont déterminés à entreprendre toutes les mesures de lutte nécessaires pour protéger leurs intérêts.

Pour tout renseignement complémentaire :

Umberto Bandiera secrétaire syndical - secteur Artisanat


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