Communiqué de presse du 8 juin 2020 - Fermeture de l’Hôtel Richemond ? Le personnel se mobilise pour sauver les emplois

Mépris du personnel et des droits syndicaux

Le jeudi 28 mai, l’ensemble du personnel, dont une bonne partie en RHT, reçoit un courriel de la direction l’informant du licenciement collectif envisagé. « La direction n’a même pas eu le courage de nous l’annoncer en face. On se sent méprisées. », déplore Rebecca*, femme de chambre au Richemond de longue date. Alors que le SIT demande depuis plusieurs mois déjà l’instauration d’un véritable partenariat social au sein de l’entreprise, la direction n’informe pas le syndicat et invite les salarié-e-s à adresser directement et individuellement leurs éventuelles remarques et propositions par email au service RH avec délai au 12 juin. Une parodie de consultation, et une tentative manifeste de contourner le syndicat, à laquelle le personnel réagit en se réunissant en Assemblée générale le 2 juin. Il y adopte une résolution à l’unanimité mandatant formellement le SIT et une délégation syndicale qu’il élit pour entamer un processus de consultation des représentant-e-s du personnel, comme la loi y oblige l’employeur. A ce jour, la direction du Richemond n’a toujours pas répondu à cette demande, ni même accusé réception de la résolution du 2 juin.

Garanties exigées

« Nous avons appris par voie de presse que tout le monde serait réengagé. Mais nous voulons des garanties », exige Julien*, délégué du personnel. Car le covid-19 a bon dos : dès sa prise de fonction en 2019, la nouvelle direction avait annoncé urbi et orbi son intention de rénover l’hôtel. « On peut comprendre qu’elle décide de le faire alors que l’hôtel est aux trois quarts vide, mais se débarrasser sans ménagement de l’ensemble de son personnel et sans plan social, alors que l’hôtel est en mains d’un milliardaire, ce n’est pas acceptable », dénonce Marlene Carvalhosa Barbosa, secrétaire syndicale responsable du secteur hôtellerie-restauration. Et Davide De Filippo, co-secrétaire général du SIT, d’ajouter : « Plusieurs indices laissent penser que le Richemond passera prochainement sous gestion du groupe Kempinski. Le covid-19 ne ferait qu’accélérer les travaux en vue de ce transfert. Nous exigeons la totale transparence de la part de l’employeur. Alors qu’il s’apprête à mettre à la rue 130 travailleuses et travailleurs en pleine crise économique du secteur, c’est non seulement la moindre des choses, mais également une obligation légale ».

Mobilisation à venir

Lors de sa prise de fonction, la nouvelle direction déclarait vouloir « redonner une âme au Richemond » (htr.ch, 11 juillet 2019). « Mais l’âme du Richemond, c’est nous », rappelle Clara*, « le marbre, ils peuvent le remplacer, pas notre savoir-faire ! ». Une nouvelle Assemblée aura lieu 10 juin. Sans entrée en matière d’ici là sur une consultation sérieuse du personnel et sur la négociation d’un plan social, le personnel prendra toutes les mesures qu’il jugera utiles pour défendre ses droits. Sans exclure des mesures de lutte.

Contacts :

Davide De Filippo, co-secrétaire général : 079 707 14 67 Marlene Carvalhosa Barbosa, secrétaire syndicale : 079 399 58 57

*prénoms fictifs

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