Le projet Prévoyance vieillesse 2020 (PV 2020) devrait être adopté en votation finale au Parlement fédéral au plus tard le 17 mars prochain. Si certains détails de cette réforme des retraites sont encore en discussion, deux points sont déjà certains : l’élévation de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans et la baisse de 6.8 % à 6 % du taux de conversion pour toutes et tous, qui réduirait les rentes d’environ 12 %.
Programme du 8 mars 2017 :
• 7h à 8h30 : tractages à la gare Cornavin et à Bel Air
• 12h à 17h : stand unitaire sur la place Bel Air
• 17h30 à 19h : Rassemblement zone piétonne du Mt Blanc
Téléchargez ici l’appel du 8 mars
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Cotiser plus longtemps pour toucher moins
Au total, cette réforme prévoit une économie de 1.3 milliards de francs sur le dos des femmes, qui seront ainsi doublement pénalisées, puisqu’elles devront cotiser pendant une année de plus pour toucher des rentes du 2e pilier réduites. C’est comme si les femmes devaient travailler 2 heures 30 de plus par semaine pendant 20 ans !
Les femmes, éternelles sacrifiées pendant la vie active...
Ce sacrifice est d’autant plus inacceptable que les femmes sont déjà discriminées tout au long de leur vie professionnelle. En raison des inégalités salariales, elles perdent en effet chaque année plus de 7 milliards de francs. Les contrôles dans les entreprises et les sanctions en cas de discrimination salariale ne sont toujours pas instaurés. Ce sont également elles qui assument, pendant leur vie active et une fois arrivées à la retraite, la majeur partie du travail non rémunéré au sein de la famille. Enfin, les secteurs dans lesquels les femmes sont les plus nombreuses sont également les moins bien rémunérés.
...et à la retraite !
Ces discriminations rencontrées par les femmes dans la vie active ont pour conséquence qu’elles touchent déjà des retraites très inférieures à celles des hommes. En raison des bas salaires, des interruptions de carrière pour s’occuper des enfants ainsi que des proches et des temps partiels, quatre femmes sur dix ne touchent aucune rente du 2e pilier et doivent vivre avec la seule AVS.
En moyenne, les rentes du 2e pilier touchées par les femmes sont inférieures de moitié à celles des hommes. De fait, les femmes forment la majorité des personnes en situation de pauvreté en Suisse. Ce qui peut les placer en situation de dépendance et augmente leur vulnérabilité par rapport à la violence. Une fois arrivées à la retraite, le nombre de femmes qui doivent avoir recours aux prestations complémentaires est le double de celui des hommes.
Les femmes payent déjà le plus lourd tribut tout du long de leur vie. C’est pourquoi nous refusons cette réforme qui leur ferait porter le plus gros des économies, alors que l’égalité n’est pas au rendez-vous. Les hommes ne doivent pas s’y tromper, l’élévation de l’âge de la retraite des femmes n’est que la première étape vers l’élévation de l’âge de la retraite de tous !