HUG - régime d’austérité et chasse aux postes

HUG : Régime d’austérité et chasse aux postes

Avec l’acceptation du plan « Per4mance », et le vote du budget 2013 qui prévoit 28 millions d’économies aux HUG, le nouveau Conseil d’administration annonce la couleur de sa législature. L’avenir sera sombre pour le personnel. 112 postes seront supprimés dont 58,6 au sein du personnel des soins infirmiers.

La recherche d’efficience percute tous les départements mais en particulier ceux de médecine interne, réhabilitation et gériatrie, santé mentale et psychiatrie, neurosciences cliniques, chirurgie, et anesthésie et pharmacologie.

Pour diminuer les frais, la direction générale propose trois pistes majeures : l’augmentation de « l’ambulatorisation » des soins, la réduction des durées de séjour et la réorganisation des tâches de direction et de secrétariat.

Le jeu des chaises musicales est ouvert

C’est un vaste chantier qui s’ouvre aux HUG. Contre toute attente, alors que les mesures d’économies sont validées, certains projets sont encore à l’étude et leur concrétisation n’est prévue que dans plusieurs mois.

Le département de chirurgie, qui est chargé d’atteindre le 80% des same day surgery (opérations ne nécessitant pas de nuit d’hospitalisation) va ouvrir une nouvelle unité, opérationnelle uniquement de jour, pour recevoir les patient-e-s qui viennent en pré-chirurgie. Le département d’anesthésiologie et de pharmacologie doit réduire son effectif de 8,7 postes en personnel de soins d’infirmiers et de un poste de physiothérapeute. Une étude est actuellement menée pour déterminer quel est le taux d’occupation des lits sur l’année. Les résultats permettront de mettre à disposition le nombre de lits en fonction de la demande. Pour l’heure, rien n’est encore déterminé. Le département de neurosciences cliniques étudie la fusion des unités de nuit ORL et ophtalmo, visant une économie de 9 postes à plein temps. En santé mentale et psychiatrique, le 50% des postes de veilleurs est visé, soit une diminution de 21,5 postes. En médecine interne, la dermatologie fusionne avec la rhumatologie. La moitié de l’équipe doit être transférée, ce qui implique une diminution de 8 postes d’infirmier-ère-s. La direction et les services communs sont également touchés par ces mesures d’économies et prévoient une diminution de 9,1 postes. Charge est donnée aux cadres de se réorganiser pour fonctionner avec moins de personnel.

Au gré des fermetures, fusions ou encore création de nouvelles unités de soins, les personnes concernées par une suppression de postes se voient contraintes de jouer au jeu des chaises musicales dans l’espoir de trouver une place stable. La diminution des effectifs dans les unités de soins augmentera les rythmes de travail déjà extrêmement soutenus, diminuera la possibilité de remplacement au sein des équipes. La réduction de 10% des contrats des intérimaires contraindra les équipes à fournir plus d’effort en cas d’absence de collègues pour cause de maladie.

A ce sentiment d’incertitude qui plane sur les équipes, s’ajoute l’augmentation des tarifs des parkings et du prix de plat du jour. Résultat de la facture : une augmentation de 845 francs des frais pour un-e salarié-e qui travaille à plus de 60%, se déplace en voiture et prend ses repas de midi à la cafétéria.

La mise en œuvre de ce nouveau plan d’économie s’attaque une fois encore aux conditions de travail du personnel et réduit même son pouvoir d’achat. Le modèle de management du plan Per4mance est à l’image des politiques d’austérité qui traversent et minent l’Europe. Au nom de l’efficience, la médecine publique est en train de subir un démantèlement progressif de ses acquis qualitatifs et démocratiques. Dans ce contexte, la soi-disant optimisation des ressources humaines se peut se traduire que par une réduction pure et simple des prestations de service.

Le personnel réagit pour résister contre ces mesures d’austérité. Plusieurs services ont déjà alerté le syndicat, qui organise les revendications et les moyens d’action. Nous vous appelons à prendre contact sans hésiter.

Mirella Falco Extrait de Sitinfo N° 1 de janvier 2013

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Permanences syndicales : Au SIT : les mardis de 10h30 à 13h30, les mercredis de 14h à 18h. Au local syndical des HUG, 81 bd de la Cluse : les jeudis de 12h30 à 13h30.