Au mois de novembre dernier, le personnel transmettait au DIP et à la direction un « Livre noir » dressant l’inventaire des dysfonctionnements du service. Les vraies réponses se font toujours attendre…
Voilà plus d’une année que les résultats catastrophiques de l’enquête sur la santé du personnel du Service de protection des mineurs ont été rendus. Depuis, rien, ou presque, n’a été entrepris par le DIP ou la direction du service pour résoudre les problèmes mis en évidence par le rapport d’enquête. Il y a trois mois, le personnel a donc décidé d’empoigner le taureau par les cornes et a transmis un "livre noir" à l’employeur, document faisant un inventaire édifiant des dysfonctionnements du service, lesquels expliquent sans nul doute les difficultés que rencontrent quotidiennement le personnel. Jugeant les mesures prises depuis par l’employeur largement insuffisantes, le personnel a décidé de rendre public ce document, à l’occasion du pause syndicale prolongée le mardi 29 mars.
Une liste non exhaustive de dysfonctionnements
La liste des difficultés que rencontre quotidiennement le personnel n’est bien sûr pas exhaustive mais est déjà édifiante. Parmi ces dernières, nous pouvons citer ici les 89 façons de signer/viser un document sortant du SPMi, la course perpétuelle des secrétaires, les difficultés de répartition des nouveaux dossiers, la multiplication de contrats de courte durée, le cloisonnement entre les fonctions, ou encore les insuffisances du logiciel TAMI.
Nombre d’éléments pointés du doigt par le personnel sont liés à la surcharge de travail. Une « gestion de la pénurie » des moyens à l’origine d’un sentiment d’urgence et de stress largement partagé. Dans ce contexte, le personnel relève également de nombreuses problématiques liées à l’organisation du travail et au fonctionnement du service : directives, procédures, démarches administratives, qui loin de simplifier le travail, le complexifie et désécurise le personnel dans l’exécution des ses tâches.
Enfin, le personnel dénonce le manque de reconnaissance et de soutien dont il fait l’objet. Démuni d’outils performants, confronté à des directives contradictoires et abandonné à ses incertitudes, le personnel ne se voit pas reconnu dans ses compétences et ses besoins : secrétaires non classées dans la fonction-type correspondant à leur cahier des charges, difficultés à obtenir des formations, ou encore le sentiment d’absence de confiance à l’égard des collaborateurs-trices en cas de plainte de l’extérieur.
Des réponses insuffisantes
Un pool de remplaçant-e-s a certes été créé puis renforcé. Mais ce n’est qu’un emplâtre sur une jambe de bois. Une année plus tard, ni le département ni la direction du service n’ont été capables de prendre de véritables mesures pour faire en sorte que le travail au SPMi ne rende plus le personnel malade. La question de la violence, mise en évidence par l’enquête sur la santé du personnel, a bien été abordée, mais de véritables solutions permettant de réellement la prévenir sont encore loin de voir le jour. La prévention de la violence passe en effet par l’amélioration du fonctionnement du service. Car du fonctionnement du service dépend la qualité des prestations que le personnel peut être en mesure de délivrer, et de cette qualité dépend la considération que le personnel mérite, des enfants, des parents, de la hiérarchie, de l’employeur, et de tous les partenaires institutionnels.
Le personnel attend donc maintenant que des mesures concrètes, et substantielles, soient enfin et rapidement proposées par l’employeur. Tant que ces réponses n’arriveront pas, le personnel restera mobilisé.
Davide De Filippo
Extrait du « Livre noir » : Je cherche le formulaire type, pour faire une demande "AEMO". Je ne le trouve pas. Avec le moteur de recherche, je trouve plus de 60 documents qui s’y réfèrent, dont plusieurs documents intitulés "indication AEMO" et "AEMO indication". Autre exemple : Un-e assistan-et social-e cherche un modèle de rapport à adresser au Tribunal tutélaire. Il-elle en trouve deux différents dans le répertoire des modèles et ne sait pas lequel est le bon.
Cliquez sur les liens pour accéder à la version imprimable du "livre noir" et de l’enquête sur la santé du personnel.