Votations du 27 septembre 2020

Votation cantonale

- OUI à l’Initiative Zéro pertes

- OUI à l’Initiative "23 frs, c’est un minimum"

- OUI à "Une aide à domicile garantie pour tous"

- OUI à la modification de la législation fédérale sur la circulation routière

Votation fédérale

- NON à l’Initiative "Pour une immigration modérée"

- NON à la modification de la loi fédérale sur l’impôt fédéral direct, nouvelles déductions « pour frais de garde d’enfant »

- OUI à à la modification de la loi sur les allocations pour perte de gain, instauration d’un congé paternité

- NON à l’acquisition de nouveaux avions de combat

OUI à Initiative Zéro pertes
Pour bloquer le dumping fiscal !
Depuis 30 ans, les baisses fiscales enrichissent les plus riches et affaiblissent les services publics à la population. Stoppons cette politique en votant OUI à l’initiative « Zéro pertes ».
Redistribution La crise du Covid-19 nous renvoie aux enjeux sociaux fondamentaux : l’économie est fragile et ne s’intéresse pas au destin des salarié-e-s, et la population peut vite être touchée de plein fouet, évidemment surtout les classes à bas et moyens revenus. Pour y faire face, nous avons besoin de services publics forts : hôpitaux, aide à domicile, crèches, voirie, aide sociale, écoles publiques, personnel qualifié, etc. Le financement de ces services repose sur un seul mécanisme : l’impôt. Bien qu’il soit impopulaire, car il vient limiter encore des revenus souvent trop faibles, il permet, s’il est juste, c’est-à-dire progressif (les plus riches doivent payer plus), de corriger un peu les inégalités produites par l’économie. C’est ce que propose l’initiative « Zéro pertes », lancée en 2018 par les partis de l’Alternative et les syndicats.
Cadeaux fiscaux et austérité
Or depuis 30 ans, les possédants (riches, multinationales), leurs partis (PLR, UDC en tête), leurs avocats (optimiseurs fiscaux, fiduciaires) et leurs lobbys milliardaires (les cabinets d’audits et les think tanks néolibéraux) mènent une guerre incessante pour diminuer les impôts par tous les moyens possibles, afin de maximiser leurs profits, et donc n’en finissent pas de limiter les services à la population. Tout en produisant un discours pour discréditer l’Etat, présenter l’impôt comme un enfer et la population précarisée comme des profiteurs, afin de camoufler leur enrichissement et le fait que les plus riches contribuent de moins en moins au « bien commun ».
A Genève, les baisses d’impôts n’en finissent pas, pratiquement une par an depuis 20 ans. Ne vous y trompez pas : elles concernent surtout les riches. A tel point que l’État (canton et communes) n’a plus aujourd’hui les moyens de faire face sérieusement aux défis présents ni futurs : vieillissement de la population, besoin criant de places de crèches, défis du climat (énergie, transports et logements adaptés), égalité entre femmes et hommes, et évidemment, lutte contre les inégalités sociales et la pauvreté. Qui paie les pots cassés : les travailleuses et travailleurs du privé et du public. Les budgets 2019 et 2020 de l’Etat en sont une démonstration éclatante ! Et pourtant, nous vivons dans un des pays et une des villes les plus riches du monde.
Le pire est d’ailleurs que les différents cantons suisses se font une guerre de sous-enchère fiscale pour gagner chacun au détriment de ses voisins, comme les pays le font entre eux.
Pour une meilleure redistribution
Stopper les baisses d’impôt et permettre d’imposer correctement les richesses produites est donc la pierre de touche des politiques sociales, et un enjeu lié à la lutte syndicale.
C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre l’initiative « Zéro pertes ». Elle a été lancée en 2018, alors que la droite patronale cherchait à nous faire avaler la baisse de la fiscalité des plus riches entreprises (RFFA). Le but de l’initiative est de faire en sorte que des réformes ne se traduisent plus par des pertes de recettes fiscales, pour préserver les prestations sociales. Et que Genève agisse contre la sous-enchère fiscale que se font les cantons les uns aux autres. Voter OUI à l’initiative Zéro pertes, c’est donc vouloir stopper les baisses d’impôts qui ne profitent qu’aux riches, aux grosses entreprises et aux propriétaires. Voter OUI, c’est vouloir permettre que les services publics puissent continuer à répondre aux besoins de la population. Voter OUI, c’est mettre un frein à l’un des pires effets du capitalisme néolibéral mondialisé, la fragilisation de l’État social. Aux urnes, citoyen-ne-s !

OUI au congé paternité

Nous voterons le 27 septembre prochain sur l’instauration d’un congé paternité de deux semaines pour tous les pères. Un premier pas dans la bonne direction.

Egalité
Actuellement, les pères ont droit à un seul jour de congé à la naissance de leur enfant. La situation est plus favorable dans certains secteurs, car les conventions collectives prévoient un congé plus long. Mais dans l’ensemble, instaurer un congé paternité payé de 10 jours ouvrables représentera une amélioration pour 90% d’entre eux et permettrait de mettre fin à l’inégalité entre les pères. Payés à 80%, ces jours pourront être pris en bloc ou isolément dans une période de six mois suivant la naissance de l’enfant. Les entreprises qui offrent actuellement un congé paternité plus long et/ou payé à 100% pourront continuer à se montrer plus généreuses.
Faible coût
En moyenne, 87’000 bébés viennent au monde en Suisse. Le coût de l’instauration d’un congé paternité représente 230 millions de francs par an. Ce congé sera financé par le relèvement de la cotisation aux APG. Une hausse très modeste, puisque nous passerons d’un taux de cotisation de 0,45% à 0,50%, la moitié à la charge des entreprises et l’autre moitié à la charge des employé-e-s. Sur un salaire de 5000 francs, cela représente un montant de 1,25 francs. Aujourd’hui, l’APG finance la perte de gain en cas de service militaire, de service civil ou de protection civile, mais aussi de congé maternité. En cas d’acceptation par le peuple, l’APG financera également le congé paternité.
Un petit pas
Le syndicat est favorable à l’instauration de ce congé, car il permettra de mieux concilier vie familiale et vie professionnelle. Les pères pourront participer à l’accueil de leur enfant et soulager les mères à la naissance de celui-ci. D’emblée, cela favorisera un meilleur partage des tâches familiales et un apprentissage des soins nécessaires à l’enfant. Certes, ce congé est minimaliste et insuffisant. Il représentera toutefois une amélioration de la situation des pères qu’il faut soutenir.
Rappelons qu’il s’agit d’un contre-projet indirect des Chambres fédérales à l’initiative pour un congé paternité d’un mois. La grève féministe du 14 juin 2019 avait donné le coup de pouce décisif pour trouver une majorité dans ce Parlement particulièrement peu généreux en matière de politique familiale. Un comité interpartis, composé des franges les plus conservatrices et libérales de l’échiquier politique, a tout de même lancé un référendum qui a abouti. C’est la raison pour laquelle nous voterons sur ce contre-projet.
Pour un vrai congé parental
Le syndicat est favorable à l’instauration d’un congé parental de longue durée à se partager entre le père et la mère. En Suisse, les parents sont très mal lotis en comparaison internationale. A titre d’exemple, une directive européenne prévoit que les Etats membres doivent offrir au minimum un congé parental de 4 mois pour le père et pour la mère qui a une activité professionnelle. Ils peuvent être plus généreux, comme par exemple en Islande où la durée du congé parental est de 9 mois à se partager entre le père et la mère. Dans les pays qui ont introduit le congé parental, il a été démontré que les pères peuvent ainsi reconnaître les besoins spécifiques de la petite enfance, ce qui les encourage au partage des tâches éducatives et de soins. Pour les entreprises, cela normalise le fait que les parents doivent s’absenter pour s’occuper des enfants à la naissance, mais aussi lorsqu’ils sont malades. Un levier nécessaire pour faire reculer la discrimination des femmes à l’embauche et mettre un frein à la vague actuelle de licenciement des femmes à leur retour du congé maternité.

NON aux nouvelles déductions « pour frais de garde d’enfant »

NON à un nouveau cadeau fiscal pour les riches

Le SIT appelle à refuser les nouvelles déductions fiscales « pour frais de garde d’enfant », une arnaque antisociale.
L’arnaque fiscale expliquée en vidéo, en deux minutes, pourquoi elle ne profite qu’aux riches, et pourquoi tous les autres paieront la facture.
Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=aip...
Facebook : https://www.facebook.com/watch/?v=3...

Arnaque fiscale L’augmentation des déductions fiscales « pour frais de garde d’enfants » qui ne profitera qu’aux plus riches et réduira les moyens que l’on peut allouer à la création de places en crèches.
Aujourd’hui, les parents soumis à l’impôt fédéral direct peuvent déduire jusqu’à 10’100 frs de frais de garde d’enfants par des tiers, et ont un forfait pour l’entretien des enfants de 6500 frs. Cela signifie que pour en bénéficier, il faut payer un impôt. Or plus de 40% des familles, celles aux revenus les plus modestes, ne paient pas d’IFD, donc n’y gagneront rien. Les 60% restant bénéficient déjà des deux déductions. La modification vise à augmenter la déduction pour frais de garde à 25’000 frs. Il faut donc une facture de crèche qui dépasse 1000 frs par mois. La déduction forfaitaire pour entretien d’enfant passe également de 6500 à 10’000 frs. Or les tarifs des crèches subventionnées sont souvent indexés au revenu, afin de tenir compte des inégalités salariales. Les plus riches ont une facture supérieure. La modification vise donc à défaire ce mécanisme social. Pour bénéficier de cette déduction, il faut payer 2500 frs par mois de frais de crèche, et plus de 17’000 frs d’impôt. Le Conseil fédéral estime que 70% de la déduction profiteront aux 6 % des familles les plus riches. Une famille à revenu moyen y gagnera peut-être 100 frs par an, les familles les plus riches pourront y gagner entre 20 et 200 fois plus. Cette mesure est donc tout simplement antisociale.
Ces nouvelles déductions occasionneront 380 millions de pertes fiscales aux collectivités publiques (Confédération, cantons, communes). Or c’est justement celles-ci qui ont la charge de subventionner les crèches et de construire les places qui manquent (4000 rien qu’à Genève). Leur enlever ces millions, c’est leur enlever les moyens pour cet objectif social. C’est donc un coup de poignard dans le dos des familles à revenus moyens et modestes. Il faut voter NON à ce piège.


NON aux Avions de combat

Il y a d’autres urgences
Le SIT préconise d’investir tout autrement les 24 milliards que coûteraient l’achat d’avions de combat inutiles.
Priorités : Après le refus de l’achat des Gripen en 2014, ce alors que la crise sanitaire exacerbe les besoins sociaux et que la crise climatique attend des investissements en faveur de la transition écologique, la droite, toujours prête à imposer des mesures d’austérité et à couper dans les assurances sociales, persiste et veut imposer l’achat de nouveaux avions de combats. Devisé en une première tranche de 6 milliards, en tenant compte de l’entretien et du kérosène (une heure de vol en consomme 5000 litres), ce sont en réalité 24 milliards qui risquent de s’envoler.
Pour rien, parce que les menaces contre lesquelles utiliser ces jouets dans le ciel aérien du pays ne sont pas identifiées.
En revanche le SIT identifie parfaitement les domaines qui attendent urgemment des investissements en faveur de la population.
La crise sanitaire exacerbe les besoins sociaux : ces milliards seraient plus utiles en indemnités pour les plus précaires et pour fixer à 100% au lieu de 80% les indemnités servies à des centaines de milliers de salarié-e-s bloqué-e-s en RHT. Ou pour relocaliser la production de biens essentiels dont on a manqué ou encore pour augmenter les salaires du personnel des services essentiels.
Et alors que la droite verse des larmes de crocodile sur les assurances sociales qu’il faudrait « assainir » à coups de massue, ce pactole serait assurément mieux employé pour améliorer les rentes AVS, résorber la pénurie de place de crèche, proposer un congé parental digne de ce nom.
Et aussi pour répondre à une menace bien plus réelle, celle de la crise climatique. Cet argent serait bien mieux employé pour renforcer les transports publics et développer le rail, rénover les bâtiments publics et privés pour les rendre conformes aux économies d’énergie, développer l’énergie solaire, investir dans la création d’emploi et dans la souveraineté alimentaire en améliorant les conditions de travail du personnel agricole.